20 juillet 2005

Corsica Dolphins

Opération Delphis, la Corse privilégiée pour compter dauphins et baleines


AJACCIO (AFP) - Les touristes participant en Corse à la 10e opération Delphis, qui tente chaque année d'évaluer le nombre de dauphins, baleines et autres orques dans le sanctuaire italo-franco-monégasque Pelagos, ont été les plus gâtés des bénévoles embarqués sur 350 bateaux, des ports languedociens aux rivages italiens.
A bord du navire de promenades en mer Capu d'Ortu, au départ d'Ajaccio, 130 touristes et habitants de la région ont croisé dimanche la route d'une dizaine de grands dauphins et de trois baleines notamment.

En Corse-du-Sud, la plupart des touristes ou plaisanciers embarqués en 17 équipages, dont un "raid" en jet-ski dans le magnifique golfe du Valinco (Corse-du-Sud), "en ont pris plein la vue", s'enthousiasme Thierry Hugues Cervetti, qui coordonnait l'opération en Corse en tant que président de l'association Corsica Mare Osservazzione.
La mission de cette "armada du dimanche", des ports languedociens à Civitavecchia, en Italie, était de participer à l'évaluation annuelle du nombre de cétacés dans le sanctuaire Pelagos, un carré de 87.500 km2 entre la Presqu'île de Giens, la pointe nord de la Sardaigne, le "Fosso Chiarone" en Italie et Gênes. Avec la Corse en plein coeur donc. Le résultat de l'opération 2005 devrait être rendu public en novembre.

Pelagos, "Sanctuaire pour les mammifères marins en Méditerranée", est né le 25 novembre 1999 à Rome d'un accord entre la France, Monaco et l'Italie, afin de protéger les cétacés.

Toute la journée, les participants se sont partagé le sanctuaire en carrés d'observation de 4 milles de côté, et les bénévoles, sommairement informés et munis d'un manuel d'identification des cétacés, devaient scruter, compter et noter. Ils ont également pratiqué chacun un prélèvement d'eau et de plancton destiné à l'Université internationale de la mer au Cros-de-Cagnes (Alpes-maritimes).

Depuis 10 ans, l'opération Delphis, pilotée par la Réserve internationale maritime en Méditerranée occidentale (RIMMO), consiste à évaluer le nombre d'espèces et d'individus dans le sanctuaire et mesurer la qualité de leur environnement, notamment nutritionnel.

Cette étude permet par exemple, entre autres, de faciliter la cohabitation entre le pêcheur et le dauphin, son "ennemi juré", qui détruit facilement les filets dans lesquels il vient "comme au restaurant", explique M. Cervetti.

Forts de leur parfaite connaissance des splendides golfes d'Ajaccio à Porto, en particulier de la réserve naturelle de Scandola, les capitaines du Capu d'Ortu et du A Tout Vent, un baleinier norvégien à vieux gréement de 1945, ont allié dimanche étude scientifique et grand spectacle marin pour les touristes qu'ils ont embarqués.

Le Capu d'Ortu a ainsi croisé deux rorquals communs, une baleine accompagnée d'un petit et une dizaine de grands dauphins.

Selon la RIMMO, des cachalots ont été aperçus aussi au large de Golfe-Juan, de même qu'un groupe de baleines autour duquel jouaient des dauphins, et un rorqual au large de Cavalaire.

En restant très prudents sur les chiffres, les spécialistes estiment que mille à 3.000 baleines vivent en Méditerranée occidentale et plus de 25.000 dauphins bleu et blanc, l'espèce la plus abondante dans le sanctuaire.

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