22 septembre 2005

Le nouveau sens de "se sucrer" ? Mourir...

L'assassin est à votre table

Extrait de l'ouvrage de Robert J. Courtine - L'assassin est à votre table - Edt. Presse moderne

L'assassin est à votre table.
Courtine Robert J.
Libraire: Frederic Bieber
(Paris, Paris, France) Prix: EUR 9.00
Description du livre: Paris, Editions de la pensée moderne, 1956, in-12 broché, couverture illustrée, 222 pp. Bon état. N° de réf. du libraire2743

LE SUCRE INDUSTRIEL !

A la longue liste des victimes de Napoléon faut-il ajouter tous ceux à qui le sucre de betteraves a été fatal ? Nous ne prendrons pas partie, nous nous contenterons de citer ici les accusations précises des ennemis de ce sucre que l'on doit, pour beaucoup, à l'empereur.
En effet, jusqu'à la Révolution, le sucre en France était très rare. Il venait des « isles », comme on disait, et seuls les gens riches pouvaient s'en offrir.
J'entends déjà les « égalitaires démocrates » s'indigner. Quoi ? Pas de sucre pour le peuple ? Eh ! Le peuple, lui, avait la meilleure part, le sucre vrai, le naturel, des rayons de la ruche et des rayons du soleil, le miel et les fruits.
Le sucre des fruits mûrs est accompagné des ferments et des éléments minéraux nécessaires à sa combustion. Dans le corps humain la nature fait mieux les choses que les industriels.
Au demeurant, des millions d'Asiatiques ne mangent pas de sucre chimique et ne s'en portent pas plus mal, au contraire. Parce qu'ils mangent du riz, aliment également très riche en sucre naturel.

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Pendant longtemps donc le sucre ne fut qu'un condiment que l'on trouvait chez les droguistes et dont n'usaient — qu'avec parcimonie — les gens assez riches pour s'en offrir.
C'était en somme un médicament ?
Oui, mais Dieu soit loué, la Sécurité sociale n'avait pas encore mis les médicaments à la portée de tous.
Lors du blocus continental imposé à l'Europe napoléonienne par l'impavide empire de la mer. L’Angleterre, Napoléon encouragea les premiers essais industriels de convertir en sucre chimique le suc de la betterave. Le règne de l'empereur allait sombrer dans le sang de Waterloo ; celui des betteraviers commençait.
Citons d'abord Germaine Désir et Maurice Poyet, dans leur livre intitulé : « Nous sommes ce que nous mangeons » :
Deux variétés de sucre s'offrent aux consommateurs : le sucre naturel contenu dans les fruits et les végétaux, le sucre industrialisé tiré de la betterave et de la canne à sucre.
La première est assimilable et de riche valeur alimentaire ; la seconde, privée de ses sels minéraux, de cellulose et de vitamines, est acidifiante et déminéralisante ; elle constitue un aliment mort et irritant. Le sucre tiré de la betterave est beaucoup moins recommandable que celui obtenu de la canne à sucre.
Rappelons qu'il y a un siècle le sucre industrialisé était encore une rareté, un produit de luxe, de consommation fort restreinte et cher. Les gens trouvaient l'équilibre de leur ration sucrée dans les produits naturels du sol : fruits, céréales et végétaux et ils ne s'en portaient pas plus mal, au contraire. Aujourd'hui, l'industrialisation ayant faussé le sain instinct de l'homme et remplacé le produit naturel par le produit artificiel plus concentré, notre goût déformé, mieux satisfait, en abuse.

Le sucre industrialisé est un faux aliment de concentration chimique dévitalisée, n'ayant plus aucun rapport avec le sucre naturel de la plante ou du fruit. Dans sa fabrication ont été tour à tour éliminés la cellulose, les sels minéraux, les vitamines. Le produit final obtenu : sucre de table, bonbons, sirops, etc., irrite l'intestin, constipe, surmène le foie, provoque le diabète, favorise le pullulement des vers intestinaux, conduit aux furoncles et aux anthrax, carie les dents, décalcifie les os ; bref, est néfaste pour tout l'ensemble de l'organisme.
Aussi le considérons-nous comme devant être évité le plus possible. Il serait vain toutefois d'en proscrire totalement l'usage. Il faut en effet tenir compte des habitudes, si fâcheuses soient-elles, et de la ressource qu'il apporte dans la vie moderne à la maîtresse de maison pour préparer confitures, pâtisseries légères, infusions sucrées, etc. Incorporé à petite dose dans une pâtisserie ou un farineux, il se montre d'ailleurs moins agressif que pris isolément.

C'est aussi ce que nous dit M. Lelora Kordel, qui ajoute :
N'allez pas croire, parce que je vous mets si fréquemment en garde contre les inconvénients du sucre blanc, que je sois opposé à toutes les sucreries. Je fais appel à des sucreries naturelles, à base de miel pur et non à ces infects produits d'une raffinerie de sucre blanc.
Le miel est le seul hydrate de carbone animal, le seul sucre préalablement digéré que l'on trouve dans la nature
Depuis que l'emploi du sucre raffiné a augmenté, c'est-à-dire au cours de ces cent cinquante dernières années, remplaçant ainsi le miel qui auparavant était le sucre du pauvre, les statistiques médicales ne cessent de montrer l'accroissement régulier de nouvelles maladies nerveuses ou digestives souvent mortelles.
Heureux pauvres d'autrefois qui ne connaissaient pas les bienfaits tragiques de l'industrialisation de la betterave...

C'est encore le docteur Carton qui explique :
Le sucre contenu dans les végétaux et les fruits crus est un aliment vivant, physiologique, combiné au protoplasme des cellules végétales, associé à des ferments, à des vitamines et à des sels nutritifs vitalisés. Le sucre industriel, au contraire, est un aliment mort qui a perdu l'association protoplasmique végétale, le contact des sels minéraux vitalisés, des vitamines et des ferments oxydants qui le ren. daient physiologiques. Il n'est plus qu'une drogue irritante, qu'un corps chimique dangereux parce que nulle part la nature ne nous l'a présenté sous cette forme. Les troubles qu'il produit dans les fragiles organismes des enfants sont considérables.
Et le célèbre praticien n'hésite pas à accuser les sucreries (bonbons, confitures, confiseries) dont on a l'habitude de gaver les enfants de provoquer chez eux la déminéralisation des tissus, la surexcitation des centres nerveux et l'acidification des humeurs engendrant à la longue les altérations du rachitisme, les insomnies et peurs nocturnes, les crises de nervosisme si fréquentes chez les enfants en bas âge.

Et le « drame du sucre » est le même chez les hommes. C'est encore le docteur Carton(1) (dans les « Trois aliments meurtriers ») qui précise qu'en faisant ingérer sous forme de sirop de sucre cent cinquante grammes par jour de sucre industriel à un individu ses viscères se montrent généralement incapables de transformer intégralement ce produit chimique et qu'il le rejette dans ses urines (glycosurie alimentaire), alors que trois cents grammes de sucre pris sous la forme naturelle de fruits doux (cure de raisin par exemple) ne présentent aucune élimination urinaire.

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« Le docteur Harvey Willey, directeur du bureau d'alimentation du ministère de l'Agriculture U.S., a souvent insisté pour que l'on abandonne l'emploi du sucre blanc à causé de ses effets néfastes sur la santé », nous rappelle M. Kordel, et de son côté le docteur G. Banting, qui découvrit l'insuline, « considère le sucre raffiné comme un aliment dangereux ». Enfin, le biologiste Rhein a parfaitement expliqué que « le sucre de betteraves était une panacée et que son action stimulante non contestable (voir les coureurs cyclistes) n'est pas autre chose qu'une euphorie alcoolique donnant l'illusion de la vigueur ». (A rapprocher de la note de Monsieur Paul Chêne, sur les pulpes de bettraves pouvant indirectement mener jusqu'à la cirrhose du foie.)

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Certains consommateurs ayant entendu parler de cette malfaisance du sucre betteravier croient y remédier en prenant du sucre de cannes, mais le sucre de canne raffiné est lui aussi dévitalisé et seul le sucre de canne brut (légalement appelé cassonade) serait à consommer si... les fruits et le miel ne suffisaient pas largement aux besoins de notre corps.
Mais l'invraisemblable demeure cette circulaire officielle du 19 décembre 1910 qui dit : Aucune distinction n'est faite entre les sucres de betteraves et les sucres de cannes en raison du peu d'intérêt que présente actuellement cette distinction.
Notons enfin que l'azurage du sucre est légalement permis au moyen de l'outremer et du bleu d'indanthrène.

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Ce post est une copie de cette page : Le sucre industriel tue

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