28 mars 2008

Réflexion.

"L’ennui dans ce monde, c’est que les idiots sont sûrs d’eux et les gens sensés pleins de doutes".

- Bertrand Russell -

Quand un journaliste parle du journal Marianne

MARIANNE, DU CÔTÉ DE LA MEUTE

Coup de boule | vendredi, 28 mars 2008 | par Jean-Baptiste Thoret

Je ne sais pas grand chose de l’hebdomadaire Marianne, sinon qu’il a été fondé par le rebelle Jean-François Kahn, que ses deux têtes (Safran/Neuman) sont atteints d’un sarko strabisme amusant (Neuman surtout), qu’ils éprouvent régulièrement dans l’émission N’ayons pas peur des mots sur iTV. Enfin, que parmi l’un des faits d’armes récents du magazine, je me souviens d’un dossier fameux expliquant, sans rire, combien Nicolas Sarkozy (son fonds de commerce absolu : neuf couvertures sur les quinze dernières), était fou. Soit le genre de publication que l’on tient à priori entre le pouce et l’index, loin du nez et des yeux.

Comme tout citadin, je découvre chaque semaine la couverture tract de Marianne sur les espaces publicitaires des kiosquiers. Les numéros se succèdent, le ton ne change pas d’un iota : c’est la preuve d’une formidable cohérence rédactionnelle et graphique, me direz-vous.

Et vous aurez raison : un petit dessin mal foutu et rarement drôle (Sarkozy la plupart du temps), une titraille inspirée de tabloïds et une rhétorique bien rôdée, entre « Il » (le Mal, Sarkozy, tel que le magazine le délire partout) et « Ils » (le monde tel qu’il n’existe pas). Exemples : « Hier, ils se couchaient… Aujourd’hui, ils le lynchent » (n°564), « Ils ont beau le nier… » (n° 568), « Il met en danger la laïcité », « Le Président impuissant », « Piégé, blâmé, lâché » (n°570), « La France le quitte » (n°569), etc…

Si j’en juge à ses couvertures, Marianne me fait penser à une sorte de Minute bas de plafond et rigolard, qui a substitué à la peur du communiste la haine du sarkozyste : mêmes ressorts populistes (le préjugé, la démagogie, le bon sens…), mêmes délires complotistes (on vous ment), même vision du monde franchouillarde, avec patrons arnaqueurs, politiques pourris (ou « cocus »), haine des élites et de l’Autre sous toutes ses formes. Le TF1 de la presse contestataire.

Au fond, Marianne, c’est le journal de ces petits esprits, le rôt hebdomadaire d’une France un peu honteuse, toujours prête à lyncher celui qu’elle a pris pour cible : aujourd’hui, la tête de Sarkozy, ambiance Foire du Trône featuring Le Corbeau. Hier l’Europe, demain votre voisin. Le porte-voix de la meute et des sans grades qui, sur fond de ressentiment, râlent et râlent encore, contre ce monde qu’ils rendent responsables de n’être que ce qu’ils sont.

Notre part sombre, en somme.

27 mars 2008

Même boire pour oublier qu'on mange des pesticides n'est plus possible !

Lu sur Le Gandhi vert :

C’est la panique chez les producteurs de vin adeptes de l’agrochimie. Le vin cet emblème de la culture française et du bien vivre, est blindé de pesticides !

Selon Libération :

“Les associations du réseau européen d’action contre les pesticides (Pan-Europe) ont mené l’enquête. Et les résultats présentés hier sont troublants. Les pesticides subsistent bel et bien à la transformation du raisin en vin. Les 34 bouteilles de vin conventionnel passées au crible se sont révélées contaminées. En moyenne, les échantillons prélevés contenaient 4 pesticides différents et jusqu’à 10 pour les plus suspects. Le problème ne semble pas lié à la qualité des vins. Trois bouteilles de crus français valaient plus de 200 euros chacune.”
(...)
“Sur les 24 pesticides identifiés dans l’étude de Pan-Europe, cinq sont classés par l´Union européenne comme cancérigènes possibles ou probables, toxiques pour la reproduction, perturbateurs sur le plan endocrinien ou encore neurotoxique. (...) «La viticulture occupe 3 % des surfaces cultivées en France mais consomme 20 % de l’ensemble des pesticides utilisés», souligne François Veillerette.”


Et pendant ce temps un petit groupe de passionnés (souvent méprisés par la profession) résistent devant la toute-puissance de la chimie, de l'ancienne conception du monde. Une conception où l'on prend tout à la terre — exploitée et maltraitée— sans rien lui donner en contrepartie.

Et ces résistants gagneront le combat, car le vin bio est infiniment supérieur, en qualité (mais pas en prix) !

Je vous conseille par exemple, les vins de David Poutays, agriculteur Bio-Dynamique, avec qui j’ai pu discuter lors du 6ème Marché aux vins bio de Montreuil sous Bois (22 mars 2008). Qui propose des vins incroyables à des prix raisonnable, son vin blanc De l'Ombre à la Lumière millésime 2005 en est un bon exemple.

Sources :

http://www.liberation.fr

http://bouffonsbios.ouvaton.org

15 mars 2008

Boulevard des Capucines.


Boulevard des Capucines, ton nom qui tout là haut scintille est le même que le mien.

C’est l’Olympia qui célèbre, ton étoile qui là haut s'élève et je vis ton succès de loin.
Sur scène, tu es le centre, la foule aimante vacille, j’observe lorsque tu chantes, que brillent les yeux des filles.

Je n’approcherai pas les loges, où l’on te couvre d’amitié et d’éloges, car la pudeur me le défend.

De loin tu sembles fort et grave, plus que les garçons de ton âge, comme lorsque tu étais enfant.

Rue Caumartin je te guette et l’appréhension me vide, tous ces regrets douloureux, me rongent comme l’acide

Je te demande par cette lettre mon garçon, de m’accorder ton pardon.

Tu sais quelle connerie ma jeunesse, mon silence, quelle erreur, quelle perte de temps, si je n’ai pas su te dire à temps, que je pensais à toi, tout le temps, mon guerrier, mon roi, mon petit prince.

Epris de femmes et de vie légère, j’ai tant aimé, je suis sincère, l’étreinte de la liberté.
Ni mari ni père et volage, courant d’air et de passage, sauras tu me regarder, mais tu ignores mes signes, toi mon cruel funambule, alors je crache ces lignes, fracassé et somnambule.

Je te demande par cette lettre mon garçon, de m’accorder ton pardon, tu sais, quelle atrocité, cette guerre, mon départ, quelle erreur, quelle perte de temps, si je n’ai pas su te dire à temps, que tu m’as manqué tout le temps, mon guerrier, mon roi, mon petit prince, mon petit prince, pardon.

- Etienne DAHO -

12 mars 2008

Branle-bas aux Pays-Bas face aux fondamentalistes islamiques

Les conflits quotidiens liés aux revendications religieuses exaspèrent les Néerlandais.

L’exaspération monte aux Pays-Bas, sur une multitude de conflits quotidiens liés à l’islam. Les débats se suivent, incessants. Le 5 décembre, le Parlement a interdit le port du foulard islamique dans la police, après des années de politiques plus ou moins tolérantes en fonction des villes. La municipalité d’Amsterdam, de son côté, a demandé à ses travailleurs sociaux, même musulmans, de serrer la main des femmes dans la rue. La décision a été prise après bien des remous : Job Cohen, le maire travailliste d’Amsterdam, a d’abord trouvé qu’il n’était «pas indispensable» de serrer toutes les mains. Puis plusieurs élus travaillistes de l’arrondissement de Slotervaart - à forte immigration -, dans l’ouest de la ville, se sont battus pour le respect de «la norme du pays d’accueil».

Groupe à part. Et puis il y a Geert Wilders, chef de la droite populiste passé maître dans l’art d’exploiter le malaise ambiant. Même si toutes les polémiques ne sont pas provoquées par cet homme politique, il promet depuis quatre mois un film contre le Coran. Cette annonce a déclenché une tempête qui a ravivé le traumatisme subi après la mort du cinéaste Theo van Gogh. Il avait été égorgé le 2 novembre 2004 par un jeune islamiste néerlando-marocain, trois mois après la diffusion de son film, Soumission, qui dénonçait la condition des femmes dans l’islam. Depuis, les musulmans sont considérés comme un groupe à part, fort de 850 000 personnes (5 % de la population néerlandaise). La présence de 20 000 à 30 000 radicaux, selon les services secrets, est présentée par Geert Wilders comme une menace «d’islamisation de la société néerlandaise».

Le burqini, ce nouveau maillot de bain qui couvre l’intégralité du corps des femmes, donne la mesure des avancées du fondamentalisme. Pour tester les réactions du public, la chaîne de télévision Netwerk a envoyé une journaliste écumer les piscines du pays en burqini. La réplique la plus féroce est venue d’un musulman qui a vitupéré contre «l’influence croissante de l’islam orthodoxe aux Pays-Bas». Au total, six piscines municipales ont aujourd’hui interdit le maillot de bain islamique.

Le royaume est manifestement pris dans un double conflit entre liberté de religion et liberté d’expression, intégration et tolérance. En septembre, une agence gouvernementale a appelé les Néerlandais à «s’adapter à l’islam». Son argument : «La tolérance est trop faible.» L’islamologue Hans Janssen, de l’université d’Utrecht, estime au contraire que «les Pays-Bas cèdent beaucoup trop aux menaces brandies par les fondamentalistes». Il en veut pour preuve que le gouvernement a demandé à Geert Wilders de ne pas diffuser son film, par peur de représailles. Dans un autre registre, la banque Fortis a remplacé par une encyclopédie la petite tirelire en forme de cochon qu’elle offrait à l’ouverture de tout compte pour enfant.

«Distance». De son côté, l’Association des médecins néerlandais (KNMG) a préconisé, fin février, de céder aux préférences des patients, pour un médecin homme ou femme, mais de ne pas tenir compte des demandes liées à la religion des praticiens. Une façon de clore le débat, face aux exigences croissantes des musulmans dans le système de santé. Enfin, après trois ans d’atermoiements, un permis de construire a été délivré à Amsterdam en vue de la construction d’une grande mosquée, qui sera le plus haut édifice de la ville.

Ronald Plasterk, le ministre de la Culture, de l’Enseignement et de l’Emancipation, a cherché à détendre l’atmosphère en conseillant aux musulmans de «prendre de la distance» avec le Coran. «Si l’on doit tout prendre au pied de la lettre, il y a de quoi devenir fou, par les temps qui courent», a-t-il commenté. Sooreh Hera, une artiste d’origine iranienne, n’en accuse pas moins ce ministre d’avoir «trahi la liberté d’expression». Elle lui reproche son absence de soutien, après le rejet par le musée municipal de La Haye de photos controversées. Ses images montraient un couple d’homosexuels iraniens aux visages recouverts par des masques, à l’effigie du prophète Mahomet et de son gendre Ali. A Paris, le centre Pompidou va les exposer, mais aux Pays-Bas, elles ne trouvent pas preneur. Un seul musée, à Gouda, avait promis de les montrer. Son directeur a changé d’avis, mais nie avoir cédé à de quelconques pressions.

10 mars 2008

Le dalaï-lama rappelle son opposition au boycott des JO de Pékin

Le dalaï-lama a réaffirmé que la Chine avait le droit d'organiser les jeux Olympiques, dans un communiqué publié samedi à Dharamsala, au nord-est de l'Inde, où il vit en exil. Joint par Reuters samedi, le secrétaire du chef spirituel des bouddhistes tibétains, a rappelé son soutien aux JO de Pékin.

Pourquoi une telle mise au point? Certains médias en Chine ont annoncé vendredi que le chef du Parti de la région autonome du Tibet de Chine, la plus haute autorité chinoise au Tibet, a accusé le dalaï-lama d'essayer de «saboter cet événement et de répandre des rumeurs».

En cause, une interview du dalaï-lama: lorsqu'on lui a demandé s'il soutenait ou non les mouvements appelant à un boycott pur et simple des Jeux de Pékin, le chef spirituel des bouddhistes tibétains avait estimé qu'une telle position «était trop radicale».

Cependant, dans cet entretien donné en janvier, rappelle Reuters, le chef tibétain a rappelé que les différents mouvements de soutien au Tibet «pouvaient toujours rappeler à la communauté internationale, y compris au peuple chinois, l'urgence de la situation et la répression au Tibet». Une petite phrase «sortie de son contexte et déformée» selon le secrétaire particulier, mais qui, pour les Chinois, signifie «sabotage menace à l'ordre public» et incitation au séparatisme».

Le dalaï-lama, 72 ans, ancien prix Nobel de la Paix, qui vit en exil depuis 1959, prône l'autonomie du Tibet plutôt que son indépendance, une demande que la Chine rejette.

En Inde, une «marche de retour au Tibet» doit commencer lundi à l'initiative des cinq principales organisations tibétaines en exil, ont ajouté les associations. Elle traversera le pays sur 4000 kilomètres avant de rejoindre la frontière avec le Tibet pour l'ouverture des Jeux de Pékin début août.

Source : 20 minutes

07 mars 2008

PCB : les voyants passent au rouge.

WWF et l’Association Santé-Environnement Provence (ASEP), constituée de 300 médecins de la région ont lancé mardi leur propre étude d’imprégnation sur l’impact de la pollution aux PCB (polychlorobiphényles, ou pyralènes) dans le Rhône.

C’est la première étude en France sur les effets des PCB sur l’être humain.

Les PCB, huiles chimiques utilisées notamment dans les transformateurs électriques, ont été interdits en France en 1987 et reconnus cancérigènes. Ils font partie des POPs, polluants organiques persistants, douze substances chimiques hautement dangereuses répertoriées par l’ONU, autrement nommés les douze salopards.

Cet été les arrêtés d’interdiction de consommation des poissons se sont multipliés tout le long du fleuve. Dans la Seine, l’anguille est interdite à la consommation depuis janvier.

PCB
Carte de contamination des sédiments, source BD Carthage, agence de l’eau
données BDNE 2000-2005


“Le plan de lutte gouvernemental contre les PCB présenté en février prévoie une série d’études d’imprégnations menées par le Ministère de la santé. Mais le gouvernement estime qu’on n’aura pas de résultats significatifs avant trois ans”
, explique Guillaume Llorca, chargé d’investigation à WWF. “Le préfet des Bouches du Rhône lui-même a déclaré qu’on pouvait mener une étude plus rapidement. Comme les pouvoirs publics ne le font pas, nous avons décidé de nous en occuper nous-même.”

Un échantillon de 60 volontaires s’est prêté au test, divisés en trois groupes. Des riverains qui consomment du poisson d’eau douce, des riverains qui n’en consomment pas, et des gens qui ne vivent pas dans la région. “A l’annonce de notre étude, Nathalie Kosciusco Morizet a déclaré que ça n’était pas représentative de l’ensemble de la population française. C’est faux. Il y a un groupe contrôle. Je suis parisien et j’ai moi-même participé à l’étude”, souligne Cyril Deshayes, responsable des campagnes eaux douces à WWF.

Les résultats seront rendus publics dans un mois environ. Le docteur Souvet, médecin membre de l’ASEP, souligne que cette étude n’est qu’une première étape. “Il faudrait mener une enquête épidémiologique, avec un suivi des populations exposées sur plusieurs années. Mais si nous trouvons des résultats positifs, on espère inciter les autorités à aller plus vite”. Médecin dans la région, il se dit confronté de plus en plus aux interrogations des patients qui vivent au bord du Rhône.

Des tests dès 1985

Les premiers prélèvements dans le Rhône datent de 1985. En 1986, l’Institut de la recherche agronomique (Inra), rédige un rapport d’alerte, rendu public en 1990 qui souligne une forte contamination.

Il démontre notamment la responsabilité de l’usine Tredi de Saint-Vulbas (01), une des trois en France à pouvoir retraiter les 545 610 appareils contaminés aux PCB recensés par l’ADEME. Au moment de l’étude, on relève des taux de contaminations des poissons jusqu’à 100 fois supérieurs à la norme, aux abords du site.

Après l’interdiction des PCB en 1987, l’usine a été autorisée à rejeter 1,5 kilo de PCB par jour dans le fleuve jusqu’en 1992, puis 500 grammes après 1992, sur arrêté préfectoral. L’entreprise affirme ne plus rien rejeter aujourd’hui dans le Rhône.

Selon Juliette Aubert, responsable de la communication de Tredi, l’entreprise sert de bouc émissaire, alors qu’elle a éliminé 150 000 tonnes de PCB depuis sa création en 1975 et rejeté, affirme-t-elle, pas plus de 250 à 300 kilos de PBC dans le Rhône. “Les PCB sont partout. 120 millions de tonnes ont été produites dans le monde et il en reste 400 millions dans la nature. Il y en a dans les stations d’épuration, les sols, la ville de Lyon en rejette 6 kilos par ans par exemple”. Aujourd’hui la source de pollution la plus importante aux PCB est la vandalisation des transformateurs, pour y récupérer le cuivre. Des dizaines de kilos de PCB se déversent à chaque fois dans la nature.

Premier arrêté préfectoral en 2005

Le premier arrêté préfectoral interdisant la consommation des poissons du Rhône ne tombe qu’en 2005 lorsqu’un pêcheur a pris l’initiative de faire analyser ses poissons et découvre un taux de contamination 40 fois supérieur à la norme.

Depuis cet été, les arrêtés préfectoraux pleuvent et la consommation des poissons d’eau douce est désormais interdite tout le long du fleuve.

Le MEDAD (ministère de l’environnement) a présenté en février son plan de lutte contre les PCB, doté de 8,5 millions d’euros. L’étude indépendante menée par WWF et l’Asep arrive à point pour mettre la pression sur les pouvoirs publics après tant d’années de négligence.

Les messages des pouvoirs publics sont incohérents. D’un côté on fait jouer le principe de précaution en promulgant des interdictions de consommation et des recommandations, ce qui laisse entendre que la situation est préoccupante, de l’autre, on nous dit qu’il faut trois ans pour mener une étude d’imprégnation sur la population”, souligne Cyril Deshayes de WWF.

Autre point de désaccord, le plan d’indemnisation des pécheurs professionnels qui prévoie des exonérations de charges. Selon Cyril Deshayes, les pêcheurs, privés d’activité pour certains depuis 2005 devraient pouvoir toucher des indemnités selon le principe pollueur-payeur car il s’agit d’un cas de pollution industrielle avérée. “Mais ils ne sont que dix alors tout le monde s’en fout.”

Pour aller plus loin:

le dossier de FNE, avec le plan du gouvernement, les cartes de contamination et les revendications de l’association
La campagne de WWF

Source : GEO

06 mars 2008

Le Sénateur Jean Arthuis et la tentation de la démagogie

Il n’y a pas plus vachard ni revanchard qu’un homme politique blessé par la certitude de ne plus pouvoir jouer un grand rôle de décideur, au sein d’un gouvernement par exemple. Les propos tenus par Jean Arthuis dans les médias, ces derniers jours, traduisent cette aigreur et, venant de sa part, c’est vraiment un sacré gâchis.

Je connais bien le sénateur Jean Arthuis. Il fut, dans sa vie professionnelle, commissaire aux comptes dans plusieurs de nos structures commerciales. Il fut par la suite un plutôt bon ministre de la consommation. Mais il s’est enfoncé, depuis une dizaine d’années, dans une attitude purement inquisitrice à l’égard de la grande distribution. Sans aucune nuance, ni finesse. C’est lui qui signa, du temps de Jacques Chirac, ce rapport parlementaire qui accusait la grande distribution d’être à l’origine des délocalisations et d’un surcroît d’importations (alors même que la France était exportatrice nette !!!). Dieu sait s’il nous a fallu ramer pour dénoncer ces contrevérités tant l’homme s’obstinait à vouloir briller en jouant de cette posture critique.

Jean Arthuis a trouvé un nouveau cheval de bataille. Il feint de découvrir les centrales d’achat établies depuis une dizaine d’années à Zurich ou à Genève. «…j’ai pointé du doigt les pratiques de cinq grandes enseignes nationales qui ont pour habitude de demander à leurs fournisseurs de verser une redevance soi-disant destinée à contribuer au développement international de leur groupe ».
L’accusation aurait été de faible portée si nous n’étions pas dans un contexte nauséabond d’affaires financières et fiscales (l’affaire UIMM, fraude fiscale au Lichtenstein). Jean Arthuis ne pouvait méconnaître ce contexte. Autant dire qu’en prenant le risque de cultiver l’amalgame, le sénateur jette sciemment l’opprobre sur notre secteur.
Je ne sais pas s’il vise une enseigne particulière. Il vaudrait mieux qu’il le dise. A contrario, son coup de sang n’est pas crédible.
Il n’est pas concevable qu’il fasse semblant de découvrir l’existence de ces centrales d’achat. Une dizaine d’entre elles (EMD, AMS, AGENOR…) exercent, depuis une vingtaine d’années en Europe, une activité d’achat, de référencement ou d’échange de savoir-faire. Elles couvrent le secteur des GMS mais aussi de la distribution spécialisée. Pratiquement toutes les grandes enseignes européennes, GSA ou GMS, intégrées, franchisées ou associatives, adhèrent à ces réseaux qui font l’objet périodiquement d’observations et de directives émanant de la Commission Européenne. Il n’y a pas en la matière de spécificité française.

Qu’en est-il pour notre enseigne ?

Longtemps, nous avons tâtonné. Nous avons adhéré quelques années au groupement EMD, aux côtés d’une trentaine d’autres enseignes. Sans réel intérêt, ni efficacité. Puis en 2004, nous avons créé, avec quatre autres enseignes de la distribution européenne, la coopérative « Coopernic ». L’objet social de cette société est complètement transparent : son activité a pour finalité d’améliorer la performance et la compétitivité des magasins de Colruyt (Belgique), Coop (Suisse), Conad (Italie), Rewe (Allemagne) et E. Leclerc. Cette performance concerne évidemment la surveillance des prix au niveau européen, mais aussi le développement en commun des gammes de produits répondant aux nouvelles demandes sociales (commerce équitable, développement durable, produits éthiques, etc.). Coopernic abrite beaucoup d’échanges bilatéraux (E. Leclerc/Coop sur le commerce équitable ; E. Leclerc/Conad sur les carburants ou la parapharmacie ; E. Leclerc/Rewe/Iki pour la promotion des marques régionales françaises dans l’Est de l’Europe). Je me suis déjà exprimé sur ce sujet sur ce blog.

Qu’en est-il des accusations du perfide sénateur ?

a) « Cinq grandes enseignes demandent une redevance » ?

  • Il ne s’agit pas d’enseignes, mais de plusieurs milliers de supermarchés, supérettes, hypermarchés ou magasins spécialisés répartis dans 18 pays du marché européen. Au sein de Coopernic, on compare les hausses de prix, on lance des appels d’offres, on traque les prix les plus bas.
  • Coopernic ne touche pas de redevance. Quand les adhérents de la coopérative viennent y négocier avec les grands industriels une meilleure couverture européenne des ventes, un plan promotionnel lié à un investissement TV (par exemple) ou au lancement d’une innovation dans plusieurs pays en même temps, c’est pour en faire profiter ses membres nationaux. Les conditions d’achat ou de prestations sont directement répercutées aux adhérents de chaque pays.

b) « Les fournisseurs se voient obligés de verser une somme à une société basée en Suisse ». Des sommes qui échapperaient au fisc ?
  • Coopernic est basée en Belgique et non en Suisse.
  • Coopernic est installée à quelques centaines de mètres des services de concurrence de la Communauté Européenne. Sa constitution est connue de tous.
  • C’est une coopérative dont les statuts se réfèrent spécifiquement à la nouvelle législation européenne favorisant le regroupement de commerçants indépendants. Elle est complètement transparente (aux sens financier et juridique) à l’égard de ses membres. La totalité de ses produits éventuels (elle n’a qu’un an d’existence) est reversée directement à ses coopérateurs.
  • Coopernic n’a pas vocation à faire des profits. Elle ne garde rien, elle est financée par des appels de cotisations. En aucun cas, elle ne finance le développement international des enseignes.
  • Tous les fournisseurs n’ont pas de stratégie ou de conditions européennes de vente. D’autres ne souhaitent pas profiter des prestations de Coopernic. Seules quelques dizaines de grandes sociétés ont conclu des accords avec la coopérative.
  • Enfin, fiscalement, tous les produits de Coopernic sont soumis à la fiscalité des pays d’origine des adhérents. Dans le cas de la France, ils sont intégrés aux déclarations fiscales de chaque centre E. Leclerc.

Voilà. Normalement le sénateur Jean Arthuis devrait être rassuré. Malheureusement, je crains que ça ne fût pas sa réelle intention.

Michel-Edouard Leclerc


05 mars 2008

La résistance s'organise !

L'appareil, situé sur la RN2, à l'entrée du village de Peroy les Gombrie, dans l'Oise, a été détruit à l'explosif dans la nuit de mardi à mercredi.

C'est le dixième radar détruit de la sorte depuis avril dernier en région parisienne.

Dans la nuit de mardi à mercredi, un nouveau radar a été détruit à l'explosif à Peroy les Gombries. Une information confirmée à LCI.fr par la préfecture de l'Oise et la gendarmerie de Senlis. L'appareil se situe sur la RN2, à l'entrée du village. La police scientifique et technique a été dépêchée sur place pour déterminer la nature de l'explosif. L'acte de vandalisme n'a pas été revendiqué pour le moment. Ce radar était connu pour être le millième radar fixe installé en France. Selon un témoin, habitué à prendre cette route et contacté par LCI.fr, ce radar était "la cible régulière de dégradations" et de "nombreux impacts de chevrotine étaient visibles". "Il flashe beaucoup car à cet endroit la vitesse passe d'un coup de 90 km/h à 50 Km/h", précise-t-il.

Depuis le mois d'avril, c'est le dixième radar ainsi détruit en région parisienne. La section anti-terroriste du parquet de Paris est chargée de l'enquête. Ces destructions pourraient être l'oeuvre d'un groupe inconnu, la Fraction nationaliste armée révolutionnaire (Fnar) qui s'est dite à l'origine de ces actes. La Fnar avait revendiqué certains de ces actes dans deux courriers adressés en septembre et octobre au ministère de l'Intérieur dans lesquels ce groupe réclamait à l'Etat une rançon de plusieurs millions d'euros. Elle exigeait également un abaissement de la fiscalité et moins de répression.

LCI

01 mars 2008

Le monde selon Monsanto > le film !


Arte : mardi 11 mars à 21h

Le film retrace l’histoire de Monsanto, une multinationale américaine, aujourd’hui leader mondial des OGM, et considérée comme l’un des plus grands pollueurs de l’ère industrielle (PCB, agent orange, hormones de croissance, roundup...).

Après une enquête de trois ans, en Amérique du nord et du sud, en Europe et en Asie, il reconstitue la genèse d’un empire industriel, qui, à grand renfort de rapports mensongers, de collusion avec l’administration nord-américaine, de pressions et tentatives de corruption, est devenu l’un des premiers semenciers de la planète.

En s’appuyant sur des documents et des témoignages inédits de scientifiques, victimes de ses activités toxiques, avocats, hommes politiques et de représentants de la Food and Drug Administration ou de l’Environmental Protection Agency des Etats Unis, le documentaire montre comment, derrière l’image d’une société propre et verte décrit par la propagande publicitaire, se cache un projet hégémonique menaçant la sécurité alimentaire du monde, mais aussi l’équilibre écologique de la planète.

>>Tout sur le documentaire événement sur Arte

>>ITW de Marie-Monique ROBIN